Les Géants namurois

Les Géants namurois

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Figurant parmi les plus anciens géants de chez nous, le « Goliath namurois » est déjà mentionné dans la procession annuelle de la « Dicausse » de 1458, en l’honneur de la Vierge (sortie processionnaire, le 2 juillet, fête de la Dédicace).

A. Colard rapporte une étude de Jules Borgnet dans un article qu'il signe dans le « Guetteur Wallon » (no 4 de 1934):
"Au xvie siècle, les processions deviennent de plus en plus brillantes, et la présence des Géants est encore signalée dans le cortège".
Borgnet énumère les différents groupes qui participent à la procession, et voici comment il s'exprime au sujet du groupe qui nous occupe :
"Goliath, géant d'osier revêtu de toile peinte en rouge et noir (couleurs de la ville) et garnie de gros boutons dorés. Il porte une perruque en mousse. La femme de Goliath portant une perruque du même genre. Les porteurs de falots, les ménestrels et les guisterneurs ou joueurs de guitares, marchant devant le groupe des géants. Les cinq gardes du groupe des géants. Ils servent à diriger les porteurs cachés dans l'intérieur des machines, à abaisser et à relever celles-ci aux passages des portes de la ville. Le géant, la géante et leurs quatre enfants. Ils sont vêtus d'habits de toile peints et portent des fraises empesée et des ceintures rouges, sa femme a une chaîne dorée".

Au fil du temps, le groupe se transforme et au dix-septième siècle, le père des géants apparaît; il est armé d'une épée; un des enfants a disparu; Goliath a abandonné la hallebarde pour l'épée également, "il est vêtu d'une robe de toile, avec collier et manchon d'étoffe dorée... la géante porte une chaîne, une fraise empesée, un rabat bien paré et monté; leurs deux filles avec des rabats; leur petit garçon avec un escoussoir (fouet), un mouchoir et un collier".

Géants 2
Géants 3
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Géants 8

Pourtant, au xviiie siècle, les « Aurjouwants » (ce qui signifie « Géants » dans le dialecte local) avaient été exclus des processions et avaient fini par disparaître définitivement des cortèges vers 1862. Voulant renouer avec sa tradition patrimoniale et folklorique, c’est en 1906 que la Ville de Namur fera reconstruire ses anciens géants, à l’initiative du peintre namurois Henry Bodart qui en réalisera d’abord des dessins en se fondant sur la documentation fournie par A. Oger.

Aux « Goliath » (le nom générique désigne l’ensemble de la famille), s’ajoutent le cheval Bayard et les quatre fils Aymon issus de la légende de Bayard, ainsi qu’une cohorte de chevaux Godins, personnages burlesques, porteurs de « chevaux à bretelles » (encore appelés chevaux-jupons), dont la mission est à la fois de tenir le public hors de l’espace de progression des géants mais aussi de taquiner celui-ci en donnant régulièrement l’impression de foncer sur la foule, pour changer de direction à la dernière seconde.